Protéger l'invisible : l'Œdicnème criard, sentinelle oubliée des plaines agricoles
Discret, méconnu, souvent confondu avec un caillou… L’Œdicnème criard n’est pas un oiseau comme les autres. Présent dans certaines zones agricoles d’Île-de-France, cet oiseau nocturne aux grands yeux jaunes et aux longues pattes attire peu l’attention. Pourtant, sa présence est un indicateur précieux de la santé de nos milieux ouverts, menacés par l’artificialisation des sols et les pratiques agricoles intensives.
Un oiseau emblème de la biodiversité locale
L’Œdicnème criard, ou « Burhinus oedicnemus » de son nom scientifique, vit principalement dans des prairies sèches, des plaines caillouteuses ou des cultures peu denses. Actif surtout la nuit, il se camoufle très bien le jour grâce à son plumage mimétique. Il niche à même le sol, ce qui le rend particulièrement vulnérable aux engins agricoles.
En France, l’espèce est considérée comme rare et localisée. En Île-de-France, les effectifs sont très faibles. Pourtant, il joue un rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes ouverts : il se nourrit d’insectes, de petits reptiles et régule certaines populations de ravageurs agricoles.
Une espèce en danger, un combat local
Chaque année, des nids entiers sont détruits lors des travaux de fauche ou de déchaumage. Ce n’est pas de la malveillance, mais un manque de connaissance. C’est pourquoi l’association Épone Environnement a fait de l’Œdicnème un symbole de son combat pour la biodiversité locale.
L’association agit concrètement : pose de balisages pour signaler les zones sensibles, création de refuges, campagnes de sensibilisation, comptages participatifs… Chaque action vise à rendre visible ce qui ne l’est pas.
Un oiseau qui intrigue et touche
Lors d’un entretien, un jeune ornithologue nous confiait :
Ce témoignage montre que la défense de la biodiversité ne passe pas seulement par les grandes espèces charismatiques, mais aussi par ces présences discrètes qui méritent qu’on s’y attarde.
Comment agir ?
Vous pouvez aider Épone Environnement même sans être naturaliste : en relayant leurs contenus, en participant à un comptage, en rejoignant un chantier nature, ou simplement en sensibilisant autour de vous. L’association propose des missions accessibles à tous, parfois en moins de 2 heures.
Protéger l’Œdicnème, c’est protéger un équilibre fragile, un territoire, une façon de cohabiter avec le vivant. C’est faire le choix de regarder où on marche, au sens propre comme au figuré.
Pour plus d'infos
Retrouver un fichier pédagogique a télécharger ci-dessous :